III-/ 2)Visite d’un chantier et entretien avec un professionnel

Durant la préparation de notre TPE, nous avons eu l’opportunité de pouvoir visiter un chantier de construction où nous avons rencontré différents spécialistes qui ont accepté de répondre à nos questions sur l’organisation du chantier et les travaux de construction. Cet entretien nous a permis d’obtenir davantage d’informations sur les éléments à prendre en compte avant de débuter la construction de bâtiments, l’organisation d’un chantier, le mode de construction, le respect de la réglementation mais aussi les conséquences judiciaires éventuelles.
Le chantier est situé à Londres dans le borough de Barking & Dagenham. Les travaux ont débuté en juillet de 2016 et devraient s’achever normalement vers septembre 2018. Selon M.Magnier, le directeur du chantier, le coût de la construction s’élèverait aux alentours de 85 millions de pounds. L’équipe présente sur le chantier est composée d’une cinquantaine de cadres et de 300 ouvriers. Le chantier regroupe quatre bâtiments destinés à l’habitation, composés chacun de 7 à 9 étages.

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Au cours de la visite, nous avons appris que de multiples éléments tant historiques et climatiques que géographiques et géologiques sont à prendre en compte avant de débuter la construction. Ainsi, la zone de construction, ayant été largement bombardée durant la Seconde Guerre mondiale, le terrain présente un risque potentiel de bombes non explosées. De plus, la température sur le chantier constitue un élément important car elle permet de savoir si l’on doit chauffer ou refroidir certains matériaux. Il faut aussi faire attention aux réseaux souterrains car certains peuvent ne pas être indiqués sur les cartes. Le déplacement de ces réseaux (gaz, eau, électricité…) engendre une augmentation de la durée et du coût du chantier. La vérification archéologique est aussi très importante car le sol peut contenir divers vestiges ou fossiles. De même, l’étude géologique constitue l’un des éléments les plus importants. Pour la plupart de ces cas, l’entreprise responsable du chantier fait appel à des spécialistes comme des géotechniciens mais envoie aussi des sondes dans le sol par l’intermédiaire de foreuses afin de détecter de possibles objets situés dans le sol.
Nous nous sommes ensuite intéressés au mode de construction et à l’organisation du chantier. Pour cela, nous sommes équipés de casques et de gilets de protection afin d’aller au plus proche du chantier de construction. M. Magnier nous a tout d’abord expliqué que les fondations étaient basées sur des pieux sur lesquels vient s’appuyer l’ouvrage. Des trous sont ainsi réalisés afin de retirer la terre et de faire couler du béton. Chaque bâtiment est divisé en plusieurs structures indépendantes qui permettent ainsi de réduire le risque de cassure. Cette technique est très souvent utilisée pour les constructions parasismiques. Nous avons eu aussi la possibilité d’observer comment était fabriqué le béton armé. De l’acier est tout d’abord placé sous forme de grillage puis disposé en fonction des réseaux électriques et plombiers du bâtiment. Le béton est ensuite coulé tout autour de l’acier, étalé et laissé sécher afin de lui permettre de se solidifier.
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Dans les zones sismiques, certains clients demandent davantage de renforcement afin de prévenir les effondrements. C’est le cas des centrales nucléaires situées en zone à risque comme en France. Cette protection supplémentaire entraîne une augmentation très significative du coût de la réalisation du chantier.
Nous avons pour finir, abordé les conséquences judiciaires que peuvent avoir des chantiers comme celui-ci. Le directeur du chantier nous a rappelé l’importance du respect des règles et normes de constructions afin de prévenir des actions judiciaires. En ce qui concerne les normes parasismiques, les bâtiments sont numérotés en fonction des zones sismiques (de 1à 4, 4 étant attribué aux bâtiments situés dans les zones les plus dangereuses). Le chantier que nous avons visité était lui situé en zone 1. Les conséquences judiciaires dépendent de l’origine des dommages mais peuvent avoir des conséquences financières importantes sur tous les corps de métier impliqués dans la construction.